Sainte-Beuve (1804-1869)

La littérature, la production littéraire, n’est point pour moi distincte ou du moins séparable du reste de l’homme et de l’organisation; je puis goûter une œuvre, mais il m’est difficile de la juger indépendamment de la connaissance de l’homme même ; et je dirais volontiers : tel arbre, tel fruit. L’étude littéraire me mène ainsi tout naturellement à l’étude morale. » (Nouveaux Lundis, 22 Juillet 1862  : Chateaubriand jugé par un ami intime).

Sainte-Beuve reconnaît que le critique doit être à quelque degré poète, sans quoi lui manque la clé d’or : transporter la poésie dans la critique, donner à la critique l’attrait d’une création.

La poésie sort de la littérature quand la critique y entre.

Dans une période où les vrais M. Joubert sont dispersés, Sainte-Beuve prône une critique qui permette la camaraderie comme résistance à l’écrivain que devient chacun.

Sainte-Beuve prône un critique écrivain, un critique qui sent l’art, un critique favorisé du rayon.

Sainte-Beuve organise : Villemain est trop professeur ; Planche s’exprime en formules pédantesques et algébriques ; Charles Magnin est critique en quelque sorte d’emblée et essentiellement ; Désiré Nisard est un critique littérateur, sensé, régulier et restrictif ; Jean-Jacques Ampère plus chercheur qu’artiste et écrivain.

Sainte-Beuve file la métaphore au rang d’allégorie ostentatoire d’un passage critique idiosyncrasique ; fait preuve d’acuité à l’égard des autres créateurs ; passe du portrait à la revue et au feuilleton ; l’heuristique de l’invention s’allie à la création perpétuelle.

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